Ghisoni est la seule station corse équipée d'un enneigement artificiel sur une piste pour débutants !
Extrait de « La traversée de la Corse » par Charles Pujos Janvier 2001 Aux bergeries de Capannelle, je retrouve le stade
de neige dans l’état où je l’avais quitté huit années auparavant.
A l’époque, on m’avait parlé sans rire d’une liaison mécanisée
avec le plateau d’Ese, à l’autre extrémité du Renoso. Heureusement,
ces courageux projets sont restés lettre morte, d’autant que sous
l’effet d’hivers secs et de plastiqueurs obstinés (pas moins de trois
essais transformés à la station de Bastelica), le ski corse s’est mis
depuis à sérieusement patiner et à doucher les rêves les plus fous. Il
n’a pourtant manqué ni d’experts ni de missions dans l’île, pour
faire croire que l’on pouvait en Corse imiter la Vanoise, sans importer
pour autant la neige du continent... Aux siècles passés me dit-on, on convoyait bien
la glace de Vizzavona jusqu’aux cafés d’Ajaccio, et celle du Cap
Corse vers la Toscane. En 1934, la Corse connut même la plus terrible
avalanche du siècle, avec 37 morts dans le paisible village d’Ortiporio,
bâti en Castagniccia à seulement 700 m d’altitude. « La neige a toujours habité la Corse ;
pourquoi manque-t-elle aujourd’hui ? », s’interroge le
patron du gîte de Capannelle. Il voudrait bien mettre cette anomalie sur
le compte de l’incurie politique, qui paraît lui causer bien des
tourments par ailleurs en isolant trop souvent son commerce en hiver, tel
un vaisseau des mers coincé par la banquise. Un ami à lui relève la tête du comptoir et
interrompt ses récriminations. Il n’y a pas si longtemps, le ciel
faisait encore parler la poudre et une sommité nationale préconisait même
de protéger la route de la station contre
les avalanches grâce à l’emploi préventif d’explosifs. Mais les réticences d’un préfet-qui s’était
étonné que la dynamite puisse aussi servir dans l’île à la sécurité
des personnes !-eurent raison de cette idée magnifique. Mais je suis invité à guetter au-dessus du GR, le ciel de la punta Ventosa. A travers une trouée nuageuse, j’y découvre le lendemain une installation inachevée et d’inutiles pylônes sans câble, incapables donc de déclencher les dangereuses plaques à vent que suggère le nom du sommet...
Un reflet des infrastructures sportives corses
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